dimanche 29 janvier 2017

Le fil blanc


CRETTO par Raphaël Zarka


Si je rêvais de déambulation, derrière le rideau rouge de mes paupières, je mettrais mes pas dans ceux de ce personnage de Raphaël Zarka dans le crépuscule de "Il grande Cretto" d'Alberto Burri. 
Marcher dans les pas de l'autre dans les pas d'un autre. C'est ça l'errance; accepter de se perdre pour rencontrer l'autre. 
Dans mes rêves il y a le même silence, ponctué des trilles entêtantes du rossignol. Le même dédale blanc abandonné du Minotaure. les mêmes respirations du vent dans les plantes accablées de soleil. Les mêmes impasses dont les murs s'échappent en escalier. 
Quelque chose qui craque et se souvient, qui cherche et s'éloigne, existe aux yeux de tous dans une solitude muette, s'aveugle pour mieux avancer.
Je suis le fil blanc de Raphaël Zarkas, lui-même Thésée du labyrinthe de Burri. 

Saura-t-on un jour qui a tué le Minotaure?